The murderer de Na Hong-jin : la rage de vivre de l’immigré

The MurdererLe cinéaste qui a réinventé les course-poursuites à pied avec The chaser, le Coréen Na Hong-jing, revient avec un budget hollywoodien et une intrigue de cinéma militant : un Joseonjok, Chinois de la province du Yanbian d’origine coréenne, part en Corée en sud pour tuer un homme afin de régler la dette émise pour payer le visa de sa femme vers ce pays.

Double quête : tuer un homme, retrouver sa femme qui ne donne plus signe de vie et l’a laissé en Chine avec leur petite fille. Mais rien ne se déroule comme prévu : l’homme d’affaires à assassiner est poursuivi par d’autres tueurs, sa femme disparaît alors qu’il vient de trouver son adresse…
Kim Yun-Seok et Ha Jung-Woo, stars policières de The chaser, se retrouvent ici dans le rôle du poursuivant et du poursuivi, l’immigré tueur devenant encombrant avec sa manière de ne pas faire ce que le milieu attend de lui. L’immigré en question passe son temps à survivre et à courir, à préparer minutieusement son meurtre, à échapper à la police, à la mafia coréenne et chinoise, à cinquante policiers à pied, à quelques policiers pleutres habitués à régler la circulation, à cinquante mafieux chinois armés de machette.
Na Hong-jing ne fait pas dans la dentelle avec sa manière de retourner le prétexte de Terminator, une machine à tuer invincible, avec cette histoire d’immigré qui résiste à tous les coups et tente de remonter le fil des commanditaires pour une intrigue de vengeance et une issue un peu faciles. Qu’importe, The murderer montre une fois de plus après notamment JSA de Park Chan-Wook l’incroyable maîtrise du cinéma coréen pour aborder les enjeux géopolitiques de son environnement, la rivalité avec son voisin du nord et l’ombre de l’encombrant voisin chinois. Il dresse le portrait d’un sur-homme de notre temps, l’immigré, celui qui est prêt à déjouer toutes les machinations pour s’offrir une meilleure vie. Et cette histoire virile ne doit pas tromper sur les intentions du cinéaste qui apparaissent clairement dans la coda du film : les êtres les plus fragiles du rêve immigré sont bien les femmes. Sur ce, les Chinois d’origine coréenne et toute l’équipe de Cinéma dans la Lune vous souhaitent de bonnes vacances.

The Murderer Bande-annonce par toutlecine

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