L’été de Giacomo d’Alessandro Comodin : l’amoureux, cet “enfant qui bande”

L'été de Giacomo : photo

L’été de Giacomo fait partie des films qui par leur simplicité apparente donnent furieusement envie de faire du cinéma, d’essuyer ses larmes et de descendre dans la rue ou à la campagne avec une caméra pour filmer le bruissement du monde.

Ce séjour initiatique de deux jeunes Italiens au seuil de l’âge adulte au sujet desquels nous ne disposerons d’aucune information narrative ou psychologique se penche sur l’éveil des sens et la manière dont ils vont se soutenir, se frôler puis s’empoigner dans le morceau de paradis qu’ils ont déniché au bord d’une rivière en sortant des sentiers battus.

Ce bijou justement récompensé dans les festivals de Belfort et Locarno renvoie tout comportement amoureux à Eros, cet “enfant qui bande” dont parlait Roland Barthes. Le jeune homme entretient par des allusions le discours érotique que la jeune fille ne rejette pas avant d’accueillir dans ses bras le rêve de seins du jeune homme. Un cadre plus poétique, comme dans les films de Salma Cheddadi qui enveloppe ses modèles pour filmer la manière dont l’éveil des sens donne accès au mouvement du monde, aurait accentué notre fraternité pour ces Paul et Virginie modernes, mais la tendresse et l’attention d’Alessandro Comodin font beaucoup pour faire resurgir le souvenir de pareils voyages initiatiques en Italie à 18 ans et les rêves de cinéma qu’accompagne la déclaration d’amour qui clôt le film en voix-off :

Lui, ma vie, mon premier grand amour. Dès notre rencontre, j’ai ressenti des émotions merveilleuses. Je n’avais jamais éprouvé cela avant lui. Je l’ai tellement désiré, que je l’ai eu sans m’en rendre compte. Cette histoire était très belle. Si belle qu’un soir, pris par une envie folle, on a fait l’amour.

J’aurais pu éviter si je l’avais vu venir, mais à ce moment-là, inconsciemment, j’avais envie de faire l’amour avec lui et de sentir en moi combien je l’aimais. J’ai adoré le sentir à l’intérieur de moi, sentir son souffle dans mon cou.

Maintenant, j’ai l’impression qu’on s’est éloignés et ça me fait très mal. On est comme deux étrangers. Chaque nuit, je pleure à l’idée qu’on se sépare à cause d’une erreur que nous avons commise, plus lui que moi. Tout va s’arranger ou se terminer, et il ne restera de lui que les souvenirs, les belles photos. Ses baisers, ses caresses, Je souhaite donner lecture de la déclaration suivante au nom de sourire qui remplissait mon cœur d’amour. Ses caresses sur mes cheveux, si douces et relaxantes. J’espère que ça n’arrivera pas car j’ai besoin de lui comme l’air que je respire. Mais j’espère surtout qu’il a compris combien je l’aime.”

L'ETE DE GIACOMO – Bande-annonce VO par CoteCine
 

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