Le cinéaste qui a réinventé les course-poursuites à pied avec The chaser, le Coréen Na Hong-jing, revient avec un budget hollywoodien et une intrigue de cinéma militant : un Joseonjok, Chinois de la province du Yanbian d’origine coréenne, part en Corée en sud pour tuer un homme afin de régler la dette émise pour payer le visa de sa femme vers ce pays.
Monthly Archives: July 2011
Cinéma en plein air à la Villette : la rue, dernier espace commun

Deep End de Skolimowski : l’environnement érotique urbain
Le cinéaste de la folie qui guette ceux qui pénètrent dans un environnement d’abondance inaccessible, le Polonais Jerzy Skolimowski, a tourné ses deux meilleurs films en Angleterre. Le premier est Travail au noir, peut-être le plus grand film pour comprendre ce que cela signifie que de devenir immigré, avec Jeremy Irons dans le rôle du contremaitre polonais d’une équipe de quatre ouvriers venus réhabiliter la maison londonienne de leur patron pendant que celui-ci est peut-être en train de séduire sa femme. La mise en scène centrée autour du visage traqué de Jeremy Irons est un bijou d’angoisse et de solitude, où chaque action apparemment anodine (acheter une montre qui représente le salaire annuel polonais, voler un magasin placé sous vidéosurveillance, proposer à un magasin de vêtement d’utiliser la photographie de sa compagne pour faire une publicité…) prend des dimensions mythologiques.
Deep End, réalisé dix ans avant le second, ressort aujourd’hui en salle. Ce grand film sur la démangeaison adolescente masculine envers les femmes est bâti autour de la rencontre d’un jeune prolo de 15 ans et d’une belle rousse Susan dans les bains publics où ils travaillent. La sexualité suinte de tous les pores du film, parmi les clientes lascives, le professeur de sport lubrique, les amants de la rousse, dans le quartier chaud de Londres…
L’intrigue bâtie autour d’un prétexte (Skolimowski a eu vent de l’histoire d’un homme qui ayant perdu un diamant dans la neige a fait fondre la neige autour de lui au moment de l’acte pour récupérer son bien) sert surtout à filmer l’obsession du jeune homme pour sa collègue jusqu’à commettre l’irréversible. En avance de vingt ans sur les premiers romans graveleux de Michel Houellebecq (avant le passionnant La carte et le territoire), Jerzy Skolimowski a dressé le portrait de la misère sexuelle urbaine et de la folie qui guette ceux qui refusent d’accepter que le monde ne les accueillera pas les bras ouverts.
DEEP END : BANDE-ANNONCE VOST HD par baryla
Dominik Moll/Vincent Cassel : Le Moine qui se voulait du bien

Too much pussy d’Emilie Jouvet : féminisme et exhibitionnisme

Too much pussy marque une nouvelle étape pleine d’humour de l’affirmation des femmes dans la sphère publique. Là où l’on pouvait reprocher à Mathieu Amalric de détourner l’intrigue de son film sur son mal-être de petit Français de la rive gauche parti tourner James Bond et pour Steven Spielberg, au lieu de nous raconter l’histoire de ces femmes extraordinaires qui devenaient du coup un peu évanescentes, Emilie Jouvet ne lâche pas une minute ses copines exhibitionnistes en lutte contre les préjugés, la sexophobie, l’homophobie (le tournage est marqué par le meurtre de deux homosexuels à Tel-Aviv et l’agression d’un homosexuel à Paris), la misogynie, mais surtout la peur des femmes de s’aimer (Montaigne disait pourtant que la plus grande sagesse était d’avoir de l’amitié pour soi). Face à une telle montagne de bêtise, une caméra, promesse de soleil levant.
Nashville de Robert Altman : le cirque politique

Un amour de jeunesse de Mia Hansen-Love : l’étudiante amoureuse et le gauchiste libre
